Les années 60 et 70 sont caractérisées par une profonde remise en question de la société québécoise. C'est ce qu'on appellera la Révolution tranquille. En quelques années, la société québécoise se sécularise, notamment par l'étatisation des services de santé et d'éducation et la déconfessionnalisation des syndicats catholiques qui deviennent la CSN, pendant que l'Église vit à l'heure de la transformation de Vatican II . Les jeunes ouvriers ne sont pas indifférents face aux transformations et parfois ils y participent notamment quand ils reprendront le contrôle de leur mouvement en mettant à la porte plusieurs aumôniers.
Les propositions de la JOC des années 60 sont multiples: créations de centres d'éducation populaire, bourses d'études pour jeunes travailleurs, orientation professionnelle, vacances annuelles, etc. Devant le constat que les jeunes ne connaissent pas le syndicalisme, la JOC met sur pied un cours d'éducation syndicale appelé "Système D". Elle fait la promotion du syndicalisme dans les usines et auprès des jeunes tout en s'assurant que les jeunes gardent un regard critique par rapport aux syndicats.Puis, dans les années 70, la JOC participe à la création de coopératives de travail, de centres d'hébergement pour les jeunes des régions cherchant du travail en ville, à la mise sur pied du Mouvement Action-chômage.
Carnet de membre de la JOC, années 1960.
En 1967 (ou 1969), les branches féminine et masculine fusionnent pour ne former qu’une seule JOC. Entre les années 1970 et 1975, le mouvement cherche son orientation dans une société chamboulée, où les idéologies politiques foisonnent. La JOC choisit le camp de l'anticapitalisme. Malgré tout, plusieurs jeunes quitteront le mouvement pour joindre des groupes d'action politique.
En novembre 1974, 35 jeunes travailleurs se retrouvent à Drummondville pour faire le point sur le mouvement. De ce nombre, une quinzaine se mettront à la tâche de reconstruire le mouvement à partir de l’année suivante. La JOC recentre alors son action sur son travail de transformation du milieu à partir du Voir-Juger-Agir. Quatre types d’action sont privilégiés : 1) l’initiation; 2) l’action militante; 3) l’action de masse; 4) la formation. Le mouvement prend alors un tournant, celui de développer et de renforcer la militance chez les jeunes, comparativement au mouvement avec un membership nombreux qui nécessitait une lourde infrastucture qui, dès lors, n'était plus accessible.
1961: Mise sur pied d'un cours d'éducation syndicale appelé le "Système D".
1964: Enquête sur les problèmes de travail.
1965: En mai, un Rallye-travail rassemble 500 jeunes qui échangent sur leurs conditions de travail. Les délégués provenant de diverses régions présentèrent les résultats de l'enquête menée et adoptèrent le document: Statut de la jeunesse travailleuse canadienne, 1965, 62 p.
Carrefour 69: Jeune travailleur, prends ta place!
1969: Carrefour 69 Jeune travailleur, Prends ta place! Près de 2 500 jeunes se rassemblent à l’Aréna Maurice-Richard de Montréal pendant une fin de semaine (31 mai et 1er juin 1969) pour se dire dans quel type de société ils veulent vivre.